L’utilisation du mot génie conjure magie ou du moins quelque chose de spécial et donc qui n’est accessible qu’à une minorité. Dans le cas de la zone de génie il n’en n’est rien. Ce concept est accessible à tous à condition d’en prendre conscience et d’en avoir la volonté.
La zone de génie, quess ce sé ? L’idée a été développée par le psychologue US Gay Hendricks dans son livre « The Big Leap », il l’aborde d’un point de vue personnel aussi bien que professionnel. Il décrit 4 zones de compétences qui vous seront familières.
La Zone de Génie est celle où nous réalisons pleinement notre potentiel.
Concrètement? Nous sommes au « top » de nos compétences (hard & soft skills) car nous utilisons pleinement nos talents et nous acceptons nos challenges (qu’on décide d’y remédier ou pas). Nous choisissons d’être en « mode apprentissage » avec enthousiasme et curiosité. L’autre est un allié avec qui je construis.
On pourrait penser que les leaders et les personnes qui « réussissent » leur carrière professionnelle sont celles qui passent le plus clair de leur temps dans leur Zone de Génie. Selon Hendricks ce n’est pas vraiment le cas, la majorité reste coincée dans leur Zone d’Excellence.
J’ai tout d’abord réfuté cette hypothèse et puis en analysant ma carrière de plus près… Bref, je vous invite à y réfléchir d’une manière bienveillante et à observer et interroger vos collègues (pairs, subordonnés et supérieurs), vous serez surpris du résultat.
Pourquoi ne passons-nous pas de la Zone d’Excellence à la Zone de Génie ? la PEUR.
La peur d’échouer, d’être jugée (il se prend pour qui ?), de décevoir, d’être dépassée par la situation, d’avoir un surcroit de travail… libre à vous d’ajouter à la liste !
Je préfère m’attarder sur les bénéfices de la ZdG car ils sont nombreux :
– Satisfaction : se concentrer principalement sur les aspects de mon rôle où j’excelle et qui m’énergise m’apporte bien sûr de la satisfaction mais il y a aussi une satisfaction plus subtile et cruciale (selon notre ami Maslow !), je réalise mon potentiel professionnel chaque jour.
– Clarté : opérer dans ma ZdG amène une grande clarté sur mes talents, mes valeurs et mes objectifs. Cela me permet de faire des choix et de prendre des décisions d’une manière plus sure et généralement plus rapide.
– Equilibre : en me connaissant et m’acceptant tel que je suis je peux mieux prendre soin de moi et ainsi développer un équilibre physique et psychologique indispensable. Je peux éliminer en toute connaissance de cause les actions qui sont hors de ma ZdG et qui sont souvent énergivores et chronophages.
– Confiance en soi : jour après jour mes faits et gestes confirment mes talents et cela nourrit ma confiance en moi. Ayant une meilleure estime de moi je peux explorer et travailler des compétences que je n’ai pas encore mais qui me serait utile dans ma ZdG. Je me développe non pour pallier à un déficit mais pour accroitre mes talents, une différence importante lorsqu’on parle d’apprentissage.
– Impact sur les autres (ripple effect) : nous sommes tous des rôles modèles et l’impact dans une organisation d’un individu qui opère dans sa ZdG est immense : talent, curiosité, intégrité, désir d’apprendre, énergie, etc. De plus un aspect fondamental quand je suis dans ma ZdG est que j’autorise l’autre à passer dans sa ZdG, en fait j’en ai besoin pour donner le meilleur de moi-même. Je ne suis pas dans la concurrence : l’autre m’apporte et j’apporte à l’autre pour le meilleur résultat possible.
– Résultat : En donnant le meilleur de moi et en réalisant mon potentiel le résultat est forcément meilleur non seulement pour moi mais aussi pour mon organisation
Etant d’un naturel pragmatique ces bénéfices me font reconsidérer mes peurs, le jeu en vaut la chandelle. Je me jette et j’observe le résultat: la prise de décision est infiniment plus facile, l’impact sur l’autre est…grisant et énergisant, bref de faire briller l’autre apporte beaucoup (et oui ce que murmure votre ego depuis tant d’années est faux, l’autre est un allié!). Les résultats les plus évidents si je puis dire sont la satisfaction dans le travail et l’équilibre, je ne perds plus de temps à faire et refaire des taches pour laquelle je ne suis pas particulièrement douée et qui ne me plaisent pas donc je perds moins de temps que je peux dédier aux taches à fort ratio satisfaction/temps.
« super, il faut juste que je trouve quelqu’un à qui refiler certaines de mes taches !»
Le concept de la ZdG n’est pas de se décharger de ce qui ne nous plait pas, l’idée est de faire « mieux » sur plusieurs aspects (résultat, temps, satisfaction) pour soi ET pour l’organisation. C’est une opportunité de repenser le fonctionnement et les modalités de votre équipe/division pour « mieux », mieux-faire, mieux-savoir, mieux-être.
Même si l’accueil est froid je vous invite quand même à faire l’analyse et à mettre en place ce qui vous est possible. Votre état d’esprit et votre impact en seront réellement changés et il n’y a rien de plus convaincant qu’un exemple concret.
Avec la zone de génie tout commence avec un désir, une volonté de vivre son rôle à un autre niveau.